L’invité de Green Tonic : Juan Terrádez Mas, chef de projets à l’Observatoire Pyrénéen du Changement Climatique

octobre 2025 4 min de lecture
PYRENEES4CLIMA - LIFE
© OPCC : les partenaires du projet

L’Observatoire Pyrénéen sur le Changement Climatique (OPCC) est porté par la CTP (Communauté de Travail des Pyrénées) et vise à promouvoir l’action coordonnée et étudier le changement climatique sur l’espace transfrontalier montagneux. Cet organisme est composé de la Principauté d’Andorre, des Régions françaises de Nouvelle-Aquitaine et d’Occitanie, ainsi que des communautés autonomes espagnoles de l’Aragon, de Catalogne, d’Euskadi et de Navarre. Juan Terrádez Mas est gestionnaire de projets au sein de la CTP-OPCC depuis maintenant plus de 8 ans et a suivi de près le projet Montclima pendant sa réalisation.

 

Montclima a pris fin il y a plus de 3 ans. Pouvez-vous nous expliquer quelles ont été les suites de ce projet ?

Nous avons lancé un nouveau projet nommé PYRENEES4CLIMA, cofinancé cette fois-ci par le programme européen LIFE. Celui-ci vise à soutenir des mesures d’adaptation et d’atténuation qui permettront de créer des synergies pour améliorer la résilience de la région des Pyrénées transfrontalière face au changement climatique. Les connaissances et apprentissages de certains cas pilotes et acteurs précédemment impliqués dans le projet Montclima ont été intégrés dans ce nouveau projet afin de disséminer et capitaliser sur les résultats issus de notre travail précédent. Nous agissons par exemple dans la continuité des mesures de gestion forestière dans les Pyrénées catalanes pour réduire les risques d’incendie, et pour la lutte contre l’érosion des sols et les risques gravitationnels (chute de roches) dans d’autres sites des Pyrénées. En effet, Montclima nous a permis de bien définir les actions pour développer une stratégie commune d’action en coopération transfrontalière pour les Pyrénées.

 Comment avez-vous intégré les résultats de Montclima dans ce nouveau projet LIFE ?

 Tous les cas pilotes analysés dans le cadre du projet Montclima n’ont pas été retenus pour un déploiement à grande échelle… Bien qu’aucun cas de maladaptation n’ait été relevé, certaines actions se sont révélées moins transférables que d’autres. Nous avons sélectionné les pratiques selon trois critères principaux : l’efficacité technique (actions fonctionnant de manière fiable sur le terrain, potentiel d’essaimage), la capacité des partenaires techniques (qui doivent être compétents et motivés à poursuivre l’action) et l’acceptation des agents locaux. Ce dernier critère nous tient particulièrement à cœur, c’est pourquoi nous avons un partenaire dédié à la co-construction de stratégies afin de réduire les risques dans le nouveau projet LIFE : le CEREMA. Nous utilisons par exemple des outils comme la boussole de la résilience pour co-construire des plans d’actions avec les utilisateurs finaux.

 La ressource en eau est essentielle, d’autant plus en zone de montagne. Comment abordez-vous cet enjeu ?

 En effet, nous identifions l’eau comme un enjeu transversal et prioritaire dans le contexte du changement climatique. En zone de moyenne montagne, les sécheresses des dernières années ont particulièrement accentué la pression sur cette ressource. En tant qu’organisme transfrontalier, nous pensons avoir une réelle valeur ajoutée pour améliorer la gouvernance de l’eau dans la région pyrénéenne. Nous intégrons donc cet enjeu dans nos activités, par exemple à travers le transfert d’outils de modélisation espagnols vers la France, mais aussi en développant des outils de co-création pour mieux connaître et améliorer la gestion de cette ressource, avec une vision intégrale du cycle de l’eau.