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Favoriser l’égalité des sexes dans les universités et le monde de la recherche

Intégrer l’égalité des genres dans l’élaboration des politiques scientifiques et universitaires ? C’est l’objectif du projet RESET (Repenser ensemble l’égalité et l’excellence scientifique) soutenu par le programme européen Horizon 2020 et coordonné par l’Université de Bordeaux. Mené en partenariat avec Sciences Po Paris (France), l’Université de Porto (Portugal), l’Université d’Oulu (Finlande), l’Université de Lodz (Pologne), l’Université Ruhr Bochum (Allemagne) et l’Université Aristote de Thessalonique (Grèce), le projet a l’ambition de lever les barrières impactant les carrières des femmes dans la recherche et le monde universitaire.



Le projet RESET vise à faire progresser l’égalité femmes-hommes dans les institutions de recherche, et à renforcer la diversité dans ce domaine. Il doit également permettre la conception et la mise en œuvre d’une approche inclusive de l’excellence scientifique. Pour y parvenir, chaque université partenaire est invitée à dresser un état des lieux sur les questions du genre et à développer des bonnes pratiques en faveur d’une plus grande égalité. Pour cela, les établissements testent différents outils et pratiques (plan d’action, ateliers, réforme de la gouvernance) et évaluent leur impact afin de fournir des recommandations pour l’évolution des politiques scientifiques et universitaires en la matière.

La première étape du projet consiste en l’élaboration et la mise en place des « Plans pour l’égalité de genre » dans chaque établissement partenaire. Ces plans, réalisés en 2022, ont été co-construits avec les élèves et les administrations à partir d’un état des lieux des pratiques des établissements. Cette démarche participative, via la diffusion de questionnaires, l’organisation de groupes de discussion, ou encore la collecte de données, a permis d’adapter au mieux le plan aux besoins de la structure.

(c) projet RESET

La seconde étape consiste ensuite à évaluer l’impact des plans sur les comportements des publics cibles (enseignants, élèves). A partir de ces résultats qui seront disponibles l’année prochaine, les partenaires du projet souhaitent développer des outils d’accompagnement méthodologique pour élaborer des politiques universitaires et des plans pour l’égalité de genre adaptés aux spécificités de chaque établissement universitaire.

Grâce à ce travail d’état des lieux et d’analyse, RESET doit aussi conduire à une évolution de la gouvernance dans les établissements et à faire émerger une nouvelle définition de « l’excellence scientifique ». Il s’agit d’un concept largement utilisé dans les communautés académiques et de recherche. Concept relativement flou, celui-ci nuit souvent aux carrières des femmes. En effet, l’excellence scientifique a longtemps été considérée comme la faculté du chercheur à se dévouer à ses travaux et à tisser des liens avec ses pairs chercheurs. L’équilibre vie professionnelle/vie personnelle et les charges familiales reposant le plus souvent sur les femmes ne sont pas prises en compte, alors même que cela entraînent des difficultés d’intégration dans le monde scientifique. RESET apparaît ainsi comme un vecteur d’élargissement de la définition de l’excellence scientifique, fondée sur l’impact sociétal et la dimension inclusive de la recherche, de la formation et de l’innovation.

A terme, le projet a pour ambition d’agir sur l’environnement et les comportements au sein des établissements scolaires. Il doit également conduire à l’introduction d’une culture favorable à la diversité et à l’égalité de genre dans le milieu universitaire. Tous les résultats du projet seront disponibles en 2024, année de fin du projet RESET.

Pour en savoir plus, retrouvez ce projet dans la chronique Eurêka 21, sur euradio