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A Copenhague : l’université se met au vert - L’INTERVIEW

Si l’Université de Copenhague est une des plus grandes du Danemark, elle est également une de celles qui polluent le plus. Consciente de son impact sur l’environnement, elle décide en 2008 de mettre en place un projet ambitieux visant à réduire son empreinte écologique et à changer progressivement les comportements de ses employés et de ses élèves. Pour y parvenir, elle fait appel à des professionnels du développement durable, notamment pour la construction de nouveaux bâtiments tout en mobilisant également les étudiants. Tomas Refslund Poulsen, directeur du projet Green Campus de 2008 à 2010, nous explique ce qui a changé sur ce nouveau campus durable.



Eurêka 21 : Quels sont les projets portés par les étudiants ?

Tomas Refslund Poulsen : Nous avons réalisé et réalisons un certain nombre de projets dont certains impliquent directement les étudiants. Nous avons ainsi mis en place un projet visant à responsabiliser les étudiants et le personnel en matière de consommation d’énergie, aussi bien au niveau des bureaux que des laboratoires. Plusieurs campagnes ont été menées avec l’aide de 250 volontaires, appelés les « ambassadeurs verts ». Il s’agit essentiellement de membres du personnel. Pour ces campagnes, nous avons demandé à 20 étudiants de faire le tour du campus en distribuant des informations sur les comportements pour une consommation durable d’énergie. A la faculté des sciences, nous avons mis en place un certain nombre d’activités visant les nouveaux étudiants, en les sensibilisant à nouveau aux éco-gestes. Plus ludique, nous avons également créé des cours de cuisine durables pour les « tuteurs » (personnes étant chargées de renseigner, d’orienter et d’aider si besoin les étudiants nouvellement arrivés à l’université), afin qu’ils présentent aux nouveaux étudiants une cuisine responsable. A un niveau plus général, nous avons créé des jardins verts sur le campus. En tout, sur la période 2008-2010, nous avons eu à disposition un fonds de 30 000 euros, géré par l’organisation étudiante Green Network qui redistribue les aides aux différents projets.

E21 : Comment les étudiants participent-ils à la mise en œuvre du Green Campus ?

T.R.P. : Nous avons en premier lieu des étudiants impliqués au sein des bureaux en charges des politiques et stratégies en matière de développement durable. Nous invitons aussi régulièrement les étudiants et le personnel, à participer aux discussions tout au long du processus décisionnel. De plus, certains projets ont été menés en parallèle de Green Campus directement par les étudiants. Il y a par exemple les jardins étudiants, les repas bio préparés à partir des légumes et fruits des jardins, les cours de cuisine écologique, etc. Ces projets ont été financés grâce aux fonds pour les initiatives durables étudiantes. On peut également y ajouter les conférences publiques sur le thème du développement durable.

E21 : Le lancement de Green Campus s’est-il accompagné d’une évolution des cours vers le développement durable ?

T.R.P. : Oui, bien sûr. Depuis janvier 2008, nous en proposons entre quarte et huit par an. Cette année, nous avons proposé une nouvelle série de cours intitulée « Copenhague Sustainability Lectures », afin de nous concentrer sur le développement durable et le changement climatique et de faire apparaître clairement les enjeux auxquels nous sommes confrontés ainsi que les solutions envisageables. Nous invitons à cet effet des professeurs danois et étrangers afin qu’ils partagent leur savoir et leurs expériences, et qu’ils donnent leur avis sur les manières d’appréhender les défis rencontrés aujourd’hui et demain.

E21 : Depuis son lancement, pensez-vous que le projet Green Campus a eu une influence positive sur le comportement des étudiants et du personnel de l’université ?

T.R.P. : Pour le moment, la plupart de nos efforts a été réalisée en vue de faire des économies d’énergie concrètes et de réduire notre production de CO2. Cela a demandé un effort plutôt technique, avec par exemple les projets de restauration ou de construction de bâtiments plus écologiques. Nous avons également mené des actions de sensibilisation en direction de notre personnel. Malgré tout, même si nos activités les plus importantes restent encore assez techniques, le projet Green Campus a un impact sur le comportement et la mentalité de nos étudiants.

Marie Weishaup pour Eurêka 21, Juillet 2011

A découvrir bientôt sur notre site : l’article d’Eurêka 21 consacré au Green Campus de l’Université de Copenhague !

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