Parce que la Ville d’Angers a compris que le sport est aujourd’hui un vecteur de lien social, de citoyenneté et d’éducation incontournable, elle a lancé en France le label “Sport et développement durable” . Gérer les manifestations sportives de manière responsable dans le respect des préconisations du développement durable, tel est l’objectif de ce label. Il rapelle que les associations sportives ont un rôle important à jouer pour faire évoluer les comportements en alliant performance sportive et performance écologique.

C’est à l’occasion de l’organisation du Championnat de France d’Athlétisme que la Ville d’Angers s’est de nouveau distinguée cet été. On se souviendra de l’évènement comme des premiers Championnats de France Elite d’Athlétisme adoptant une dimension environnementale. La manifestation, qui s’est déroulée à Angers les 23, 24 et 25 juillet 2009, a obtenu le label “Développement durable, le sport s’engage” du Comité National Olympique Sportif Francais (CNOSF)

Il faut rappeler que la Ville d’Angers est à l’initiative de la création du label “Sport et développement durable” en 2007. Le CNOSF a ensuite décliné l’idée au niveau national. À Angers, ce label, octroyé par le service Sports et Loisirs de la Ville d’Angers, valorise les initiatives des associations sportives en matière de développement durable. Il donne une valeur ajoutée aux actions sportives et reconnaît ce nouveau critère de qualité qu’est la durabilité de la manifestation. Par ailleurs, chaque année, un soutien financier suplémentaire est apporté à trois manifestations sportives sélectionnées pour leur exemplarité remarquable. Une grande latitude est laissée aux organisateurs quant aux objectifs. Le dossier de candidature suggère des axes d’actions sous l’intitulé de ces rubriques sans imposer de critères précis. Chaque organisateur se fixe ses propres objectifs et évalue ses résultats. Le label national du CNOSF témoigne, lui, de l’exemplarité de la démarche de son titulaire au regard de “la Charte Sport pour le développement durable” et de l’agenda sportif 21, élaboré en 2002. Pour obtenir ce label, il faut adhérer à la Charte et répondre au minimum à 4 des 8 objectifs.

Aujourd’hui, la Ville d’Angers est à son tour récompensée par le label dont elle est à l’origine. Le contexte angevin est particulièrement favorable à la démarche Sport et Développement durable. La Ville d’Angers était déjà reconnue pour son engagement et ses réalisations en matière d’environnement depuis longtemps. Elle a reçu en 2003 le trophéeEco-maire et le Ruban du Développement Durable pour la mise en place de son Agenda 21 dès 2000. En 2004, elle crée l’Observatoire européen des Bonnes Pratiques. Allier sport et développement durable était donc naturel pour la Ville. Angers avait même déja participé à l’Opération Balles Jaunes, lancée par la Fédération Francaise de Tennis en 2008. Cette opération vise à collecter et recycler les balles usagées de tennis en créant des sols sportifs à partir des granules de caoutchouc obtenus par le broyage des balles. Ces terrains de jeux sont ensuite mis à la disposition d’associations sociales et caricatives. En participant à l’organisation du Championnat de France d’athlétisme qui a attiré plus de 30 000 spectateurs, la Ville d’Angers a pensé le sport durable en grand et avec succès. Des mesures concrètes, reconnaissables et symboliques ont permis à l’événement de jouer pleinement son rôle éducatif et ludique tant vis-à-vis du public que des sportifs ou encore des 300 bénévoles. La Commission Développement Durable qui se voulait transversale au même titre que les Commissions Communication ou Budget, a adopté une approche pédagogique. Elle a laissé le soin à chaque responsable de Commission de proposer des actions durables après réflexion de ses membres internes. L’autonomie accordée aux bénévoles a ainsi facilité la construction collective du projet. Tous les membres de l’organisation ont par ailleurs reçu une formation individuelle leur permettant de relayer la démarche auprès du public.

La manifestation se voulait également d’un accès solidaire. Le prix de l’entrée entre 3 et 6 euros était relativement accessible pour une compétition d’un tel niveau. Cette entrée était gratuite pour les jeunes ayant participé auparavant à des actions de sensibilisation dans les quartiers de la ville ou réduite de 1 euro pour les personnes arrivant à vélo. Diverses campagnes de sensibilisation au tri ou aux produits bio se sont concrétisées sur le site avec l’aide des sportifs, invités à signer la Charte de l’éco-athlète et devenir des ambassadeurs du développement durable tout au long de la manifestation mais aussi à son issue.

Ce fut également l’occasion pour la Ville de rappeler son engagement dans la coopération internationale. Depuis trente ans, Angers développe une coopération décentralisée avec sa ville jumelle, Bamako (Mali). Le sport était déjà un axe d’échange culturel privilégié, la Ville participant à la construction ainsi qu’à l’entretien de plateaux sportifs et de la piscine olympique de Bamako. Elle collabore également avec l’Institut National du Sport et de la Jeunesse au Mali pour la formation des cadres dirigeants et techniques. À l’occasion de la compétition, une collecte de matériel sportif était organisée.

Sur le terrain du réchauffement climatique, la manifestation n’a pas échappé au bilan carbone. Une compensation carbone pour 100% des déplacements des bénévoles et 50% des déplacements des sportifs a été dégagée du bénéfice de la manifestation et reversée à l’association CO2 Solidaire – qui se charge du calcul sur son site - pour financer un projet humanitaire au Maroc.

Pour Eurêka 21 Avril 2010, Marie Clémendot

Pour en savoir plus :

Développement durable de la ville d’Angers

Le sport à Angers

Sport durable au CNOSF